210 THEORIE DE LA LUM1ERE. — TROISIEME SECTION.
N° XXXIV (E). les condensations et les vitesses propres des molecules iluides, et nullement a
raison de 1'interf^rence des ondes el^mentaires parties de tons ses points a
des instants differents. Or vous n'avez point egard a ce rapport, qui n'entre
pour rien dans votre raisonnement; et, au contraire, vous faites d^pendre
la formation de 1'onde future d'elements dont elle est entierement indepen-
dante. Lorsque 1'onde AMF, au lieu d'etre complete, est interrompue par un
e'cran, il se produit sans doute des franges en arriere comme en avant de
cette onde. II parattrait r^sulter de votre raisonnement que les unes et les au-
tres devraient suivre les me'mes lois dans leurs alternatives; mais, si votre rai-
sonnement conduit a trouver du mouvement on de la lumiere en deca de
cette onde, quand il n'y a pas dMcran, peut-on croire qu'il fasse connattre les
lois exactes des franges lumineuses dans la m&me region, lorsqu'il existe un
ecran ? et, s'il reste du doute sur les lois que vous attribueriez a ces sortes de
franges. je demands alors quelle force conserve votre demonstration, relative-
ment aux franges anterieures ? Observez bien que je n'attaque ici que votre
demonstration, et nullement les iois de ia diffraction que vous avez trouvees,
et dont vous avez etabli 1'exactitude par des experiences plus precises qu'aucune
de celles que Ton eitt faites jusque-la en optique. Les physiciens sont souvent
guides dans leurs rechercb.es par des inductions que nous ne pourrions pas
adrnettre comme des demonstrations sufiisantes, mais quin'en sont pas moins
tres-precieuses, puisqu'elles y suppleent tant que les theories 'ne sont pas en-
core compldtement formees, et que d'ailleurs les sciences leur sont redevables
d'un grand nomnre de belles decouvertes.

/i. J'examinerai encore de plus pres la mani^re dont vous avez forme la vi-
tesse du point P, resultante de toutes les ondes elementaires qui proviennent
des points de la surface AMF (fig. de votre Mem.). Selon vous, les ondes qui
partent de points tels que I, F, sensiblement eloignes du point M, se detruisent
par 1'interference, et le point P n'est atteint que par les ondes elementaires
emanees des points m', m, n, ri, voisins de M, on dont les distances a ce point
M peuvent eVe regardees comme tres-petites par rapport a la distance MP.
De plus, dans la composition de ces dernieres ondes, parvenues au point P,
vous les conside'rez comme paralleles et d'egale intensite. J'admettrai volontiers
leur paralieiisme ; en sorte qu'il ne sera pas necessaire de decomposer les
vitesses qu'elles apportent au point P, et qu'il suffira de les ajouter en ayant
egard a leur signe; mais il est aisd de voir que ces ondes ne seront pas d'e-